Le grand jour !

C'était hier le jour de l'éclispe. Des mois que nous l'attendions...

Nous nous sommes levés à 7:00 et avons sauté dans la voiture pour nous rendre à Castlewood State Park en espérant arriver avant tout le monde. 30 minutes de route.

Bon. Nous ne sommes pas arrivés avant tout le monde, mais suffisamment tôt pour avoir une place de parking gratuite à l'ombre (et quand on connait la chaleur des lieux, on sait que c'est absolument capital !)

Une petite heure de randonnée sous une chaleur et une humidité déjà écrasantes, pour prendre de la hauteur et trouver le meilleur "spot", comprennez le meilleur endroit d'où regarder l'éclipse.

Un bon spot doit avoir plusieurs qualités :
- suffisamment dégagé pour voir le soleil... ça, c'est basic
- une vue magnifique
- un ciel bleu, très bleu
- suffisamment loin du parking et après une marche ardue afin que :
            - ceux qui sont venus avec le BBQ et les gillades ne puissent pas y accéder (il fait sufisamment chaud, merci)
            - personne ne vienne ici par hasard
            - c'est haut. Les fumeurs n'ont pas assez de souffle pour venir jusque là. (désolé pour tous les fumeurs de ma connaissance, je vous aime très fort, vous le savez...)

Voici donc notre spot à nous : en haut de la falaise surplombant la rivière et la voie ferrée, sous un ciel bleu, très bleu.

Nous posons les sacs à 9h00. L'éclispe est à 12h53.

Un aigle nous survole. Il se demande si on est commestible, peut-être, perché au bord de notre falaise. Trois autres se joignent à lui, puis un drone, sorti de nulle part. 

Quelques personnes arrivent :

- Un groupe de 4 jeunes aux cheveux bleus (peut-être pour l'occasion). Bien sympa, contents d'être loin de la foule.
- Un monsieur, nettoyeur de moquette de son état, tout content de croiser des vrais français.  Pipelette. Absolument certain que ceci est le meilleur spot du monde. Il a fait la randonnée 4 fois pour en être sûr.
- Un couple du Minessota qui a porté sa glacière de 15 kg jusque là. Enfin, Monsieur... Madame, elle, a porté la couverture et l'appareil photo.
- Un ado scientifique à ses heures ayant réponse à tout. Il a bossé son sujet.
- Une dame mexicaine qui n'a pas trouvé de lunettes mais qui est venue quand même. On a une paire en rab. On la lui donne.

Ça parle, ça regarde sa montre...

Un couple de chinois passe, marmonne en chinois, nous zyeute, évalue la situation... et s'en va.

Bye bye...

Vers 11h20, enfin, la lune mord le soleil (en haut à gauche...). Toutes lunettes sorties, tout le monde se tourne vers le ciel.

La lumière baisse au fur et à mesure. C'est irréel. Assez indescriptible.

12h30, le soleil ressemble à la lune. Juste un croissant. On a déjà perdu quelques degrés. Les reflets du soleil à travers les arbres se muent en croissants mouvants... très très beau.

 12h51, la lumière est incroyable, orangée, comme si on était sur Mars, puis c'est presque la nuit. On en a la chaire de poule. Les aigles ont disparu, les oiseaux se sont tu, les cigales hurlent de plus en plus fort.

12h53 : l'éclipse.
Le silence est absolu. Le monde est figé pour 1 minute et 47 secondes. L'anneau du soleil se fait admirer.

Vous avez certainement tous vu les photos de cette merveille. Je n'en ai pas. Je regardais. J'ai seulement celle-ci, prise sans le faire exprès pendant l'eclispe totale, la nuit la plus courte de l'année...

12h55 : La lumière revient, étonnament vite. C'est déjà fini. 

14h00 : le ciel se couvre, l'orage gronde on finit de redescendre jusqu'à la voiture sous les premières gouttes... On a eu de la chance !

On reprend la route, pour se retrouver dans les bouchons... presque jusqu'à Chicago ! Les nuées de voitures devant, derrière, sur les côtés... à perte de vue... 

On n'est pas les seuls à avoir eu l'idée de venir. Curieusement, tout le monde sourit dans les aires de repos, conduit raisonnablement, prend son mal en patience. 

21h37 : retour à la maison et.... DOUCHE !!!!! Que l'inventeur de la douche soit béni pour le reste de l'éternité !

Très heureux d'avoir sué 6 litres. Prochaine éclipse totale sur le sol Américain : 2024. On a pris rendez-vous.